Avec sa chair fine et délicate, l’araignée de mer est un met très apprécié sur les tables de fêtes, seule ou sur un plateau de fruits de mer. Pour en connaître un peu plus sur ce drôle de crustacé, j’ai accompagné l’équipage de l’Armement Nazado au large des côtes de la Destination Baie de Saint-Brieuc – Baie de Paimpol – Les Caps pour une session de pêche.
Un crabe très prisé
L’araignée de mer est un crustacé très répandu dans nos mers bretonnes. Très mobiles, elles peuvent parfois parcourir des dizaines de kilomètres avant de venir se reproduire au printemps près des côtes. Durant l’hiver, c’est au large qu’il faut se rendre pour trouver ce crabe qui adore jouer à cache-cache dans les algues ou les fonds sablonneux. Pêché entre décembre et août, au filet ou au casier, il doit mesurer au moins 12 cm, de l’avant (entre les deux cornes) et l’arrière, pour être conforme. Plus petit, il devra retourner à l’eau ! Eddy Blanchet est pêcheur depuis 30 ans. Selon les saisons, il pêche le poisson à la ligne, la coquille Saint-Jacques ou encore les bulots que Typhaine, son épouse, vend auprès de professionnels et de particuliers, directement dans leur local. Depuis peu, le couple a débuté la pêche aux araignées au large du Cap Fréhel où ils ont posé près de 3 km de filets.
Une pêche au filet
Il fait encore nuit ce matin-là lorsque j’embarque sur l’Ar Avel Dro, dans le port d’Erquy. Mais la marée n’attend pas et, comme chaque semaine, Eddy, Killian et Laurent partent pour une heure de pêche, en fonction des coefficients. Et ce jour-là, le vent a décidé de rendre cette sortie plus sportive qu’à l’accoutumée ! Après une petite heure de navigation, les bouées indiquant l’emplacement des filets sont à portée de main, ou plutôt de crochet. Durant la pêche, l’activité est intense et chacun est à un poste précis : Killian extraie les filets de l’eau, Laurent l’aide en les disposant dans le bateau et Eddy dirige l’embarcation. Ce n’est pas chose aisée avec une mer légèrement capricieuse mais c’est tout de même 700 m de filets qui sont relevés cette fois. La pêche terminée, on ne s’attarde pas car le travail est loin d’être terminé.
Rentrés au port, les 3 marins commencent à démailler c’est-à-dire à retirer délicatement à l’aide un petit crochet chaque crustacé des filets. Une opération longue et délicate car pour venir à bout des 300 kg ramenés ce jour-là, ce ne sont pas moins de 3h de travail qui seront nécessaires. Les araignées sont alors mises en bac pour être vendues, cuites ou crues, ou mises de côté pour les « galeuses ». Ces dernières, pleines de coquillages serviront d’appâts pour les bulots. Rien ne se perd !
Je quitte le port d’Erquy, laissant les professionnels terminer leur tâche, et en rêvant de mon repas du soir. Avec une bonne mayonnaise ou un peu de pain, je sens que je vais me régaler (et en plus c’est bon pour la ligne) !